mardi 4 novembre 2008

Entretien Auracan.com (2/5) Les débuts en BD - 2008

« Pendant des années, notre grand-mère paternelle nous a demandé quand nous allions avoir un vrai métier ! »
Propos recueillis par Manuel F. Picaud en août 2008

Comment vous êtes-vous intéressé à la bande dessinée ?
J’avais 10 ans lorsque j’ai réalisé mes premières BD avec mon frère Jean-Marc – il est mon aîné de deux ans, je travaillais comme un petit goret, lui c’était vachement propre, super beau… Les études ne m’intéressaient pas, j’ai quitté le lycée en Première. J’ai quand même passé mon Bac en candidat libre. Je l’ai passé avec mon frère qui s’était planté deux ans avant. Du coup, on a préparé le concours des Beaux-Arts ensemble, car on a toujours voulu faire du dessin. Pas forcément de la BD. Jeunes, on lisait Marvel et d’autres comics américains de l’époque, les Strange. Au concours des Beaux-Arts, on s’est vautrés royalement. Les épreuves consistaient en un dessin d’un nu, un dessin d’imagination et enfin la présentation d’un book de dessins. Mon frère m’a battu, j’ai eu 5/20, lui 5,5 ! [rires]


L'avez-vous ressenti comme un échec vexant ?…

Ça nous a fait un choc, mais ce fut une chance pour nous ! Si nous étions entrés aux Beaux-Arts, nous n’aurions pas fait de la BD, mais de la peinture. Nous nous sommes retrouvés dans la BD beaucoup plus tard. Mais nous avons toujours vécu du dessin. Nous voulions vivre de ce qu’on aimait faire. Je saute des étapes : nous avons fait des couvertures de disques, de la publicité, travaillé dans des journaux. Et nous avons vraiment attendu avant de nous lancer dans la BD. Ce fut presque un hasard...

De quelle manière cette orientation de carrière a-t-elle été acceptée par vos parents ?
Cela n’a posé aucun problème. Maman a fait l’école du Péret. Elle voulait devenir créatrice de costumes pour le théâtre. Et puis elle s’est mariée et n’a jamais travaillé dans son domaine. Mon grand-père maternel a été peintre à sa retraite, pas un très grand peintre, mais il a fait pas mal d’expositions aux États-Unis et en France. Officier de marine, il avait dirigé un réseau de la Résistance en 1940, suivi De Gaulle et créé le service des barbouzes. Je suis très fier de lui. Donc, l’art remonte quand même sur trois générations ! Côté paternel, ingénieur le père, le grand-père, l’arrière grand-père. Mes parents étaient divorcés : mon père, donc, n’a pas eu son mot à dire. Mais je crois qu’il a été content. Pendant des années, notre grand-mère paternelle nous a quand même demandé quand nous allions avoir un vrai métier ! C’est vrai qu’au début on a galéré. Ensuite, c’est un métier comme un autre, sauf qu’on s’amuse plus que beaucoup d’autres ! Je suis vraiment heureux de faire ce métier-là !

visuels : extrait de la planche 5 de Malheig T3 © Éric et Jean-Marc Stalner / Dargaud ; Malheig, visuel pour un ex-libris © Éric et Jean-Marc Stalner / Dargaud - courtesy Galerie Daniel Maghen
interview & photo © Manuel F. Picaud / Auracan.com

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